• Shepard Fairey

    Shepard Fairey

     


     

     

    Frank Shepard Fairey (né le 15 février 1970 à Charleston en Caroline du Sud) est un artiste américain, graphiste et illustrateur.

     

    Issu de la scène du skateboard, il s'est d'abord fait connaître par les autocollants André the Giant Has a Posse, qui a donné la campagne Obey Giant. Son travail est devenu mondialement célèbre lors de la campagne présidentielle américaine de 2008, avec la création du poster HOPE de Barack Obama qui deviendra une image-icône de la campagne. L'Institut d'art contemporain de Boston le considère comme un des plus connus, des meilleurs et des plus influents artistes de Street art du moment.

     

    En France, Shepard Fairey est d'abord exposé à "La base", la galerie éphémère d'Invader où il présente de petits portraits de guérilleros coagulés et plusieurs fois à la Galerie Magda Danysz qui a défendu très tôt son travaille en galerie. Il participe au M.U.R. en mai 2007 lors d'une pièce avec WK interact. Une de ses recompositions d'affiches a été exposée à la Fondation Cartier lors de l'exposition Né dans la rue - Graffiti, à l'automne 2009.

     

     

    Biographie

     


     

    Shepard Fairey (il omet habituellement son premier prénom) est né et a grandi à Charleston (Caroline du Sud), son père est médecin. Il s'est plongé dans l'art en 1984, à l'âge de 14 ans, et a commencé à dessiner pour des t-shirts et des skateboards, Fairey a été diplômé du lycée de Wando (Wando High School) en 1988. Tout en entrant à l'école Rhode Island School of Design (RISD) en 1989, il crée la campagne de stickers André the Giant Has a Posse, qui a donné la campagne Obey Giant. La campagne est devenue, selon les mots de Fairey, une « expérience en phénoménologie. » Il a reçu le diplôme de RISD en 1992 avec une maîtrise en arts dans l'illustration, et réside actuellement à Los Angeles, en Californie, avec sa femme Amanda et ses filles Vivienne et Madeline.

     


     

    En utilisant le slogan The Medium is the Message emprunté à Marshall McLuhan, Fairey est devenu l'un des artistes les plus connus des années 2000. À l'origine du groupe de conception graphique de BLK/MRKT avec d'autres graphistes et l'artiste Dave Kinsey, Fairey s'en va en 2003 et entre dans Studio Number One. En 2004, Fairey, Robbie Conal et Mear One ont réalisé, pour le collectif Post Gen, une série de posters "anti-war, anti-Bush" pour une campagne de Street art intitulée "Be the Revolution".

     


     

    Son travail est présent dans les collections du Smithsonian, du Los Angeles County Museum of Art, du Musée d'Art Moderne de New York et du Victoria and Albert Museum de Londres. Sa première rétrospective muséale Supply & Demand (du même nom que son livre) s'est ouverte à Institute of Contemporary Art de Boston, du 6 février au 16 août 2009. Il continue néanmoins ses activités de graffiti, ce qui lui a encore valu une arrestation en février 2009.

     

    Fairey est aussi DJ dans de nombreux clubs sous les noms de DJ Diabetic et Emcee Insulin, car il est diabétique.

     

    Il siège au comité de Reaching to Embrace the Arts, une association qui fournit des fournitures artistiques aux écoles et aux étudiants dans le besoin.

     

    Influences

     

    Le travail de Fairey est influencé par Andy Warhol, Alexander Rodtchenko, Barbara Kruger, Robbie Conal et Diego Rivera. Sa campagne Obey est en partie inspirée du film de John Carpenter Invasion Los Angeles. Il en récupère plusieurs slogans, comme Obey, ou encore This is Your God.

     

    Carrière

     


     

    Une fois diplômé, Fairey a fondé Alternate Graphics, une petite entreprise d'impression à Providence (Rhode Island), spécialisée dans l'impression de T-shirts et stickers. En 1994, il rencontre la cinéaste américaine Helen Stickler, qui réalise l'année suivante un court documentaire à son sujet, André the Giant Has a Posse, qui sera présenté en 1995 au New York Underground Film Festival, en 1997 au Sundance Film Festival et poursuivra une longue carrière dans les festivals et musées.

     

    De 1997 à 2003, Fairey, conjointement avec Dave Kinsey et Phillip DeWolff, dirige le studio BLK/MRKT Inc., spécialisé en "guérilla marketing", avec des clients comme Pepsi, Hasbro, Netscape, pour lequel Fairey créa la version au dinosaure rouge du logo de la fondation Mozilla et la mascotte de Mozilla.

     

    En 2003, il fonde l'agence de design graphique Studio Number One avec son épouse Amanda Fairey [14]. Ils réalisent la pochette du disque des Black Eyed Peas, Monkey Business et l'affiche du film Walk the Line. Fairey est aussi responsable des pochettes de Zeitgeist de The Smashing Pumpkins, Whiskey on a Sunday de Flogging Molly, de la compilation de Led Zeppelin Mothership et de The Greater Of Two Evils d'Anthrax.

     

    En 2004, c'est la campagne "Be the Revolution" pour Post Gen. Il fonde Swindle Magazine avec Roger Gastman. En 2005, Fairey a collaboré avec DJ Shadow pour un coffret de t-shirts, stickers, affiches et CD. La même année, il est en résidence au Contemporary Museum de Honolulu. En 2006, Fairey réalise huit gravures de vinyls pour une édition limitée de maxi-45 tours du groupe alternatif Mission of Burma et travaille avec le groupe Interpol.

     

    En 2006, sort le livre Supply and Demand : The Art of Shepard Fairey. En 2008, Philosophy of Obey (Obey Giant) : The Formative Years (1989 - 2008), dirigé par Sarah Jaye Williams. En juin 2007, Fairey présente une exposition intitulée "E Pluribus Venom," à la galerie Jonathan LeVine. En septembre 2008, il expose sous le titre "Duality of Humanity" à la Shooting Gallery de San Francisco. Le 7 février 2009, débute une rétrospective de son travail à l'Institute of Contemporary Art de Boston.

     

    L'image d'une campagne présidentielle

     


     

    Shepard Fairey a créé une série d'affiches en soutien à la candidature de Barack Obama à l'élection présidentielle de 2008, ainsi qu'un design pour la campagne Rock the Vote. Le 5 novembre 2008, la ville de Chicago a installé des bandeaux avec le portrait HOPE le long des rues ceinturant le quartier des affaires au centre-ville, avec la mention « Félicitations au Chicagoan Barack Obama, président-élu des États-Unis d'Amérique ». Fairey a aussi créé Change et Vote, deux images supplémentaires pour la campagne Obama. Dans de nombreuses interviews, il a indiqué que l'affiche originelle disait PROGRESS mais que l'équipe de campagne l'avait contacté pour le remplacer par un message plus en ligne avec celui de la campagne. Fairey a distribué à ses frais 300 000 autocollants et 500 000 affiches pendant la campagne, se finançant par la vente d'affiches et de dérivés.

     

    Barack Obama lui a envoyé une lettre de remerciements pour son soutien : « Je veux vous remercier d'avoir utilisé votre talent au service de ma campagne. Vos messages politiques ont encouragé les Américains à croire qu'ils pouvaient changer le statu quo. Vos images ont un effet profond sur les gens, qu'elles soient vues dans une galerie ou sur un panneau indicateur. C'est un privilège pour moi d'avoir été l'objet de votre travail d'artiste et une fierté d'avoir eu votre soutien. » (« I would like to thank you for using your talent in support of my campaign. The political messages involved in your work have encouraged Americans to believe they can change the status-quo. Your images have a profound effect on people, whether seen in a gallery or on a stop sign. I am privileged to be a part of your artwork and proud to have your support. ») - Barack Obama, 22/02/2008.

     

     


     

    TIME Magazine a commandé à Fairey le portrait d'Obama utilisé en couverture du numéro consacré à la "personnalité de l'année 2008". Cette image a aussi été utilisée en couverture du numéro de février 2009 de Esquire Magazine. GQ Magazine a désigné Fairey parmi ses hommes de l'année, pour l'influence qu'il a eue sur l'élection.

     

    En janvier 2009, l'US National Portrait Gallery a acheté l'image originale HOPE pour sa collection permanente. Fairey a réalisé BE THE CHANGE, une affiche officielle de l'investiture du président-élu le 20 janvier 2009.

     


     

    Controverses autour de la propriété intellectuelle d'une image

     

    En 2009, après diverses recherches sur l'origine de la photographie à la base du travail de l'affichiste, on a conclu que l'affiche HOPE était basée sur une photographie prise en avril 2006 par Mannie Garcia, alors en contrat freelance avec l'Associated Press (AP), qui réclame d'être créditée ainsi qu'une compensation financière. Garcia affirme cependant qu'il est le détenteur des droits de la photographie et il a déclaré être fier de l'impact de son image à travers le travail artistique de Fairey.

     

    Fairey pense que son travail en l'espèce tombe dans la catégorie de l'usage raisonnable (Fair use). Les avocats des deux parties discutaient d'un règlement amiable, mais Fairey a engagé une poursuite fédérale contre l'Associated Press pour obtenir un jugement déclaratoire indiquant que son usage de la photo relevait du fair use et pas du copyright.

     

    Imitations

     

    L'affiche a elle-même fait l'objet de nombreuses imitations et détournements, notamment avec une campagne d'affichage parisienne reprenant le visage de Nicolas Sarkozy "à la manière de" et le slogan de campagne d'Obama "Yes, we can!", campagne réalisée par Greenpeace, au risque de voir son impact graphique dévoyé, et même d'applications en ligne de générations d'images.

     

    Actualités

     


     

    Shepard Fairey a été arrêté à Boston, vendredi 6 février 2009 au soir pour des graffitis, dont il serait l'auteur, alors qu'il se rendait à l'Institut d'art contemporain de Boston qui présente son exposition, « Supply and Demand ». Il a ensuite été remis en liberté sous caution. Selon la police, il aurait graffité deux immeubles avec un motif qu'il utilisait lors d'une précédente campagne artistique. L'un des sites est sur la voie ferrée proche de l'université de Boston. Selon le musée qui l'accueille, Shepard Fairey était depuis deux semaines à Boston, où il a peint pour la ville une bannière de six mètres sur quinze.

     

    Entretien de Fairey Shepard par Régis Le Sommier - Paris Match

     

    Shepard Fairey a eu l'honneur d'illustrer la couverture de Time Magazine, consacrant Barack Obama personnalité de l'année 2008. Artiste urbain reconnu, il est l'homme derrière le célèbre portrait "Hope" du nouveau président américain.

    Paris Match: Qu'avez-vous ressenti quand Time Magazine vous a choisi pour illustrer la couverture du numéro consacrant Barack Obama, Personnalité de l'année ?


    Shepard Fairey:


    Je me suis dit que l'image que j'avais crée pour supporter Obama, le portrait Hope, avait été reconnu par Time Magazine comme assez profond, ce qui m'a fait plaisir. Souvent, les journaux généralistes ne saisissent pas complètement ce qui est influent dans la culture et ça m'a rassuré que Time ait reconnu le rôle de l'image illustrée dans cette campagne. J'étais assez impressionné par Time et bien sûr très excité car c'est une institution. C'était dingue.


    Quand avez-vous commencé à travailler sur cette série de portraits d'Obama, Hope, Vote, Progress ?


    J'ai créé le premier, le portrait Hope, la deuxième semaine de janvier 2008 et dans les deux semaines suivantes, j'ai réalisé que cela avait un impact, car c'était partout sur Internet. J'en avais fait des affiches que j'avais accrochées dans Los Angeles et j'en ai distribué plusieurs milliers à un meeting mené par Oprah Winfrey (présentatrice très populaire de talk show et grand soutien de Barack Obama lors de la campagne, ndlr). Et je les ai retrouvées sur les sites d'informations, les blogs, les pages Facebook et Myspace des gens... Pour moi, cela vient de deux choses: premièrement, il n'y avait pas d'image iconographique d'Obama et les supporters veulent avoir un symbole qui puisse être représentatif tout en ayant un caractère humain. Le logo d'Obama était un bon logo mais cela ne touchait pas les gens comme un portrait peut le faire. Comme aucun portrait n'existait, cela satisfaisait un besoin. Deuxièmement, avec mon statut d'artiste urbain et le fait que je me sois prononcé publiquement contre la guerre en Irak et contre la politique de George W. Bush, cela a pu faire comprendre qu'il y avait une dimension de plus que l'image elle-même.


    Pensez-vous que votre passé d'artiste de rue vous a permis de saisir l'attraction des gens pour Obama ?


    Je pense que les artistes se retrouvent dans la sincérité et l'idéalisme et dans l'art urbain, les gens sont très critiques, ils veulent rester authentique et ne pas se compromettre dans le système. Obama pouvait être perçu différemment des autres politiciens car il avait un passé politique plus vierge et que ses vues se rapprochent plus de celles des gens. En fait, je crois plutôt que je sais faire des images virales et des images à caractère universel. En prenant la palette de couleurs du drapeau américain, l'image pouvait rassembler le progressisme et le patriotisme. Les progressistes étaient pour Obama de toute façon et c'est pour ça qu'elle devait inspirer un sentiment universel. C'est la façon dont Obama fait les choses, il essaye d'unir les gens. Je n'ai pas toujours été à 100% d'accord avec lui mais je pense tout de même qu'il est le meilleur pour ce poste et que son approche est celle dont ont besoin les États-Unis.


    Aviez vous le portrait de Guevara (par Alberto Korda, ndlr) en tête, ou d'autres images universelles, quand vous avez réalisé le portait d'Obama?


    Quand je choisis les images, tous les clichés iconographiques, des leaders, des gens de la culture populaire, tout ce qui a eu un profond effet sur moi, du portrait de Jimi Hendrix par John Van Hamersveld au portrait de Guevara aux graphismes très contrastés... toutes ces choses influencent la façon dont je pense pouvoir faire une image qui attire immédiatement l'attention des gens. L'image de Che Guevara est puissante, outre le rouge, le béret, ses cheveux qui sont des éléments frappants visuellement. Mais je pense que ce qui est la base de sa puissance est son regard fixe. Il a l'air de réfléchir à l'avenir, d'avoir une vison, de la confiance, de la détermination.


    Il y a un photographe particulier derrière le cliché que vous avez choisi ?


    Je ne sais même pas qui est le photographe, c'est une photographie de l'agence de presse AP qui n'était pas créditée. Mais je l'ai extraite d'une photo qui avait beaucoup d'autres éléments, d'autres personnes, ce n'était pas une photographie iconographique. Mais elle avait ce regard fixe qui ressemblait à la photographie de Che Guevara, qui touche plus les gens intuitivement que consciemment et les rend curieux. Ce que je voulais, c'est que les gens s'informent sur Obama, qu'il sachent son opinion. Ce n'était pas de faire de la propagande pour que les gens votent pour Obama parce qu'ils aiment bien cette image.


    Vous considérez vous comme un artiste de la culture pop, ou un artiste engagé ?


    Les deux. Pour moi, la façon dont vous vivez votre vie, dont vous vous amusez et dont vous dépensez votre argent... sont aussi politiques. Tout a une dimension politique, ce qui ne veut pas dire que tout doit être grave, tout n'a pas besoin d'être débattu tout le temps. Je ne compartimente pas ma vie. Faire de belles images, avoir le sens de l'humour, écouter de la musique marrante comme de la musique aux paroles engagées, toutes ces choses font partie de ma vie et la façon dont j'essaye de faire mon travail. Par pop culture, on entend généralement ce qui a une large audience et pour moi, il ne sert à rien de faire les choses si c'est pour prêcher des convertis. Le pop art et l'art politique se chevauchent pour moi.


    Début décembre, on a vu dans Paris, un portrait de Sarkozy version Obama, avec inscrit "Yes you must". Il s'est révélé que c'était une campagne de Greenpeace. En avez-vous entendu parler et si oui qu’en avez-vous pensé ?


    La première chose que je me suis dite c'est qu'Obama a suscité beaucoup d'intérêt dans le monde et que c'était une façon de s'approprier cette identité du phénomène Obama pour n'importe quel autre cause. Depuis que la France et les Etats-Unis ont des relations tendues, je me suis dit - et j'ai fait un post sur mon blog à ce propos - qu'on pouvait peut-être de nouveau appeler les french fries, des french fries plutôt que de freedom fries (Rire). Partout sauf à Paris, au Texas (rire)*.


    Ce portrait de Sarkozy n'est pas le seul, on a vu beaucoup de travaux qui imitent votre style. Comment protégez-vous votre art de la copie ?


    Tout l'argent de l'image Hope a été réinjecté soit avant l'élection, pour financer des projets pour la campagne d'Obama, soit depuis l'élection, à l'Association américaine pour les droits civiques ou le Mouvement contre la Proposition 8, qui interdit le mariage gay. Je remets tout l'argent que je gagne dans des causes, alors les gens que je poursuis sont ceux qui ne reversent pas ce qu'ils y gagnent pour des actions. J'ai fait cette image pour qu'elle se répande, pas pour faire du profit. Je suis très prudent sur le choix des plagiats car certaines personnes le font simplement pour montrer leur soutien et d'autres pour l'exploiter. Donc je fais du cas par cas. Par exemple, l'affiche Sarkozy, c'est du pop art. Je pensais que par cette affiche, la France disait qu'elle était à nouveau sur la même longueur d'onde que les Etats-Unis, à propos des progrès que nous avons à faire, le réchauffement planétaire, la guerre en Irak, le pétrole... Enfin, quoiqu'il en soit, j'aime la façon dont la France fait les choses. Je suis un fan (Rires).


    Pour revenir à cette image que vous avez faite pour Time magazine, on voit beaucoup de choses en fond, beaucoup de symboles, le dollars qui rappelle la crise économique, mais aussi l'Arabie Saoudite...


    J'avais mis une carte de l'Irak et les gens du Time m'en ont proposé une autre, de l'Arabie Saoudite mais je ne sais pas pourquoi ce pays. Le projet arrivait près de son terme et j'avais obtenu satisfaction sur pratiquement tous les aspects que je voulais donner à cette couverture alors j'ai été coopératif . Mon sentiment est que l'image de l'Arabie Saoudite est très ambiguë. D'un côté ce sont des alliés mais de l'autre, la plupart des terroristes étaient des Saoudiens. Dans tout le collage, il y a un degré d'ambivalence, des choses négatives qui ont cours et des choses positives qui pourraient avoir lieu, comme avec le recyclage et l'éolienne. Peut-être qu'il voyait l'Arabie Saoudite comme une des complexités de la situation actuelle.

     


    * Lors du refus de la France de participer à la guerre d'Irak en 2003, des politiciens et des médias américains avaient appelé à rebaptiser les "french fries", le nom des frites aux Etats-Unis, des "freedom fries", les frites de la liberté.

     

     

     

    Mon coup de coeur du jour....

     

     


     


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    1
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