• Le combat des chevaliers de l'apocalypse....

    L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible chrétienne. On attribue traditionnellement sa composition à l'évangéliste Jean.

    Étymologiquement, Apocalypse est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις / apokalupsis) qui lui-même traduit l’hébreu nigla, lequel signifie mise à nu, enlèvement du voile ou révélation. Le livre commence en effet par les mots « Révélation de Jésus-Christ » (Ap 1,1). C'est en ce sens que le texte présentera la personne de Jésus-Christ à son retour sur terre et les événements l'entourant.

    Le livre prophétise aussi bien sur ce qui est arrivé, sur ce qui arrive, que sur ce qui doit arriver plus tard : « Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite » (Apocalypse chapitre 1, verset 19).

    Ce matin 4 heures.... je me promenais dans la rue où un calme étrange régnait.... Rien ne venait trahir le silence de la nuit mis à part la douceur de l'odeur du pain frais qui  flottait dans l'air.... N'est-ce pas la nuit qui de son voile rend tout les méfaits des hommes innocents. J'aime ce moment là où les ombres de la nuit se mêlent aux ombres du jour.....

    Ma pensée du jour va à un poème de Baudelaire....

     

    Le Corbeau (de Charles Baudelaire, 1856)

     

    Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et
    fatigué, sur maint précieux et curieux volume d'une doctrine oubliée,
    pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un
    tapotement, comme de quelqu'un frappant doucement, frappant à la porte
    de ma chambre. "C'est quelque visiteur, - murmurai-je, - qui frappe à la
    porte de ma chambre; ce n'est que cela, et rien de plus."

    Ah! distinctement je me souviens que c'était dans le glacial décembre,
    et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie.
    Ardemment je désirais le matin; en vain m'étais-je efforcé de tirer de
    mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Léonore perdue,
    pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, - et
    qu'ici on ne nommera jamais plus.

    Et le soyeux, triste et vague brisement des rideaux pourprés me
    pénétrait, me remplissait de terreurs fantastiques, inconnues pour moi
    jusqu'à ce jour; si bien qu'enfin, pour apaiser le battement de mon
    cœur, je me dressai, répétant: "C'est quelque visiteur qui sollicite
    l'entrée à la porte de ma chambre; - c'est cela même, et rien de plus."

    Mon âme en ce moment se sentit plus forte. N'hésitant donc pas plus
    longtemps: "Monsieur, - dis-je, - ou madame, en vérité, j'implore votre
    pardon; mais le fait est que je sommeillais, et vous êtes venu taper à
    la porte de ma chambre, qu'à peine étais-je certain de vous avoir
    entendu." Et alors j'ouvris la porte toute grande; - les ténèbres, et
    rien de plus!

    Scrutant profondément ces ténèbres, je me tins longtemps plein
    d'étonnements, de crainte, de doute, rêvant des rêves qu'aucun mortel
    n'a jamais osé rêver; mais le silence ne fut pas troublé, et
    l'immobilité ne donna aucun signe, et le seul mot proféré fut un nom
    chuchoté: "Léonore!" - C'était moi qui le chuchotais, et un écho à son
    tour murmura ce mot: "Lénore!" Purement cela, et rien de plus.

    Rentrant dans ma chambre, et sentant en moi toute mon âme incendiée,
    j'entendis bientôt un coup un peu plus fort que le premier. "Sûrement, -
    dis-je, - sûrement il y a quelque chose aux jalousies de ma fenêtre;
    voyons donc ce que c'est, et explorons ce mystère. Laissons mon cœur se
    calmer un instant, et explorons ce mystère; c'est le vent, et rien de
    plus."

    Je poussais alors le volet, et, avec un tumultueux battement d'ailes,
    entra un majestueux corbeau digne des anciens jours. Il ne fit pas la
    moindre révérence, il ne s'arrêta pas, il n'hésita pas une minute; mais,
    avec la mine d'un lord ou d'une lady, il se percha au-dessus de la porte
    de ma chambre; il se percha sur un buste de Pallas juste au-dessus de la
    porte de ma chambre; - il se percha, s'installa, et rien de plus.

    Alors, cet oiseau d'ébène, par la gravité de son maintien et la sévérité
    de sa physionomie, induisant ma triste imagination à sourire: "Bien que
    la tête, - lui dis-je, - soit sans huppe et sans cimier, tu n'es certes
    pas un poltron, lugubre et ancien corbeau, voyageur parti des rivages de
    la nuit. Dis-moi quel est ton nom seigneurial aux rivages de la nuit
    plutonienne! "Le corbeau dit: Jamais plus!"

    Je fus émerveillé que ce disgracieux volatile entendît si facilement la
    parole, bien que sa réponse n'eût pas un bien grand sens et ne me fît
    pas d'un grand secours; car nous devons convenir que jamais il ne fut
    donné à un homme vivant de voir un oiseau au-dessus de la porte de sa
    chambre, un oiseau ou une bête sur un buste sculpté au-dessus de la
    porte de sa chambre, se nommant d'un nom tel que - Jamais plus!

    Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra
    que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait tout son
    âme. Il ne prononça rien de plus; il ne remua pas une plume, - jusqu'à
    ce que je me prisse à murmurer faiblement: "D'autres amis se sont déjà
    envolés loin de moi; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme mes
    anciennes espérances déjà envolées." L'oiseau dit alors: "Jamais plus!"

    Tressaillant au bruit de cette réponse jetée avec tant d'à-propos: "Sans
    doute, - dis-je, - ce qu'il prononce est tout son bagage de savoir,
    qu'il a pris chez quelque maître infortuné que le Malheur impitoyable a
    poursuivi ardemment, sans répit, jusqu'à ce que ses chansons n'eussent
    plus qu'un seul refrain, jusqu ce que le De profundis de son Espérance
    eût pris ce mélancolique refrain: "Jamais, jamais plus!"

    Mais, le corbeau induisant encore toute ma triste âme à sourire, je
    roulai tout de suite un siège à coussins en face de l'oiseau et du buste
    et de la porte; alors, m'enfonçant dans le velours, je m'appliquai à
    enchaîner les idées aux idées, cherchant ce que cet augural oiseau des
    anciens jours, ce que ce triste, disgracieux, sinistre, maigre et
    augural oiseau des anciens jours voulait faire entendre en croassant son
    - Jamais plus!

    Je me tenais ainsi, rêvant, conjecturant, mais n'adressant plus une
    syllabe à l'oiseau, dont les yeux ardents me brûlaient maintenant
    jusqu'au fond du cœur; je cherchai à deviner cela, et plus encore, ma
    tête reposant à l'aise sur le velours du coussin que caressait
    la lumière de la lampe, ce velours violet caressé par la lumière de la
    lampe que sa tête, à Elle, ne pressera plus, - ah! jamais plus!

    Alors, il me sembla que l'air s'épaississait, parfumé par un encensoir
    invisible que balançaient des séraphins dont les pas frôlaient le tapis
    de la chambre. "Infortuné! - m'écriai-je, - ton Dieu t'a donné par ses
    anges, il t'a envoyé du répit, du répit et du népenthès dans tes
    ressouvenances de Lénore perdue!" Le corbeau dit: "Jamais plus!"

    "Phrophète! - dis-je, - être de malheur! oiseau ou démon, mais toujours
    phrophète! que tu sois un envoyé du Tentateur, ou que la tempête t'ait
    simplement échoué, naufragé, mais encore intrépide, sur cette terre
    déserte, ensocelée, dans ce logis par l'Horreur hanté, - dis-moi
    sincèrement, je t'en supplie, existe-t-il ici un baume de Judée! Dis,
    dis, je t'en supplie!" Le corbeau dit: "Jamais plus!"

    "Phrophète! - dis-je, - être de malheur! oiseau ou démon! Toujours
    phrophète! par ce ciel tendu sur nos têtes, par ce Dieu que tous deux
    nous adorons, dis à cette âme chargée de douleur si, dans le Paradis
    lointain, elle pourra embrasser une fille sainte que les anges nomment
    Lénore, embrasser une précieuse et rayonnante fille que les anges
    nomment Léonore." Le corbeau dit: "Jamais plus!"

    "Que cette parole soit le signal de notre séparation, oiseau ou démon! -
    hurlai-je en me redressant. - Rentre dans la tempête, retourne au rivage
    de la nuit plutonienne; ne laisse pas ici une seule plume noire comme
    souvenir du mensonge que ton âme a proféré; laisse ma solitude inviolée;
    quitte ce buste au-dessus de ma porte; arrache ton bec de mon coeur, et
    précipite ton spectre loin de ma porte!" Le corbeau dit: "Jamais plus!"

    Et le corbeau, immuable, est toujours installé, toujours installé sur le
    buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre; et ses
    yeux ont toute la semblance des yeux d'un démon qui rêve; et la lumière
    de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher;
    et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottant sur le
    plancher, ne pourra plus s'élever, - jamais plus!

     

    En résumé .....

     


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