• Le corps contaminé de Ron Athey

    (article paru dans Liberation.fr)

    Ron Athey, dans un extrait d’ "Incorruptible Flesh, pertetual wound" (© Stéphane Harter/ Agence VU)

    Lire ci-dessous, l’entretien avec Ron Athey

    L’iconographie religieuse est très présente dans vos performances. Est-ce le fait d’avoir grandi dans un environnement pentecôtiste?
    J’ai effectivement baigné dans le pentecôtisme qui est une religion fanatique mais également très mystique dans ses pratiques. J’ai grandi dans les banlieues pavillonnaires, à Pomona, près de Los Angeles, qui fait partie de la région de l’Inland Empire. Le dernier film de Lynch y fait référence d’ailleurs. Durant toute mon enfance, nous sillonnions la Californie, entre le désert mojave et Los Angeles, d’une église nomade à une autre, la plupart étaient dans de grandes tentes. Nous faisions 50 miles pour soigner un tel, 80 miles pour voir quelqu’un qui avait des stigmates, toujours à la recherche de miracles et de sensations. Cette église croit aux dons de l’esprit. Le parler en langues, ou glossolalie, la danse sont différents modes pour atteindre l’état de transe. Ce qui était important dans la vie, c’était le mysticisme et non de développer ses aptitudes ou la compréhension du monde dans lequel on vit. Ma mère souffrait de schyzophrénie et a été internée après avoir donné naissance à quatre enfants. ce sont ma grand-mère et ma tante totalement mystiques qui m’ont élevé. Une prophétie me destinait à devenir ministre pentecôtiste. A mon adolescence, lorsque j’ai commencé à avoir des amis, j’ai réalisé que tout était fou autour de moi, que j’étais une sorte d’alien, le seul à vivre dans une famille religieuse. J’ai fini le lycée et j’ai pris mes jambes à mon cou, direction Los Angeles.

    C’est à ce moment que vous atterissez dans l’underground punk?
    Oui. J’étais tellement pétri de religion que ma seule solution était d’en changer. Toute cette philosophie post-punk et arty des années 1979-1980, je l’ai embrassé comme une nouvelle religion. C’était une expérience extrême. C’est à ce moment aussi que j’ai rencontré mon premier boyfriend Rozz Williams, et son groupe Christian Death qui répétait dans un garage. C’était le début d’une période plutôt amusante. Ils sont très vite devenu un phénomène, l’époque était prête pour une nouvelle musique, des paroles plus poétiques. Parfois, je participais au spectacle, je faisais les décors et les costumes. Avec Rozz, on a formé un groupe Premature Ejaculation. Je n’ai jamais étudié l’art et je me demandais à l’époque comment faire une performance la plus abjecte possible. On a eu vent des performances d’Hermann Nitsch, et des actionnistes viennois qui se sont produits au début des années 80 à Los Angeles. De manière très naïve, je cherchais alors juste quelque chose de dégoûtant à faire. J’ai ramassé un chat mort écrasé sur la route, je l’ai mis au frigo et je l’ai mangé lors de la performance. Mais il devait être déjà pourri parce que j’ai tout vomi.

    Vous faites alors un usage intensif des drogues?
    J’ai pris des médicaments depuis que je suis enfant, je prenais du valium dès l’âge de 9 ans jusqu’à mes 16 ans. C’était dans les années 70, tout lemonde prenait de la drogue. Puis, je suis tombé dans la drogue dure, je prenais déjà de l’héroïne avant de rencontrer Rozz, mais après je suis devenu dépendant. On prenait de tout, du LSD, du MDA, pour atteindre des états de conscience supérieur, on prenait de l’acide et on faisait du stop pour San Diego. Les drogues sont devenues si dures que je n’étais plus du tout créatif. J’ai tout arrêté au début des années 90 et c’est là que j’ai vraiment commencé à développer mon propre travail.

    La découverte de votre séropositivité a-t-elle influencé votre art?
    Après une période d’abattement, j’ai pris conscience que je devais refaire de la performance C’est difficile à comprendre en 2007, mais jusqu’au milieu des années 90, avec l’apparition des trithérapies, je vivais pour mourir. C’était une sentence de mort, on n’avait plus d’avenir. Cette relation à la mort imminente et par conséquent cette résistance, cette volonté de survivre est un dilemne quotidien pour moi. Ca a mis le feu à mes performances, on ne peut comparer un simple travail de création artistique avec le fait d’avoir une vraie raison de s’exprimer, parce que quelque chose d’horrible était advenu. Cette urgence d’être représenté, de faire entendre des voix différentes était très fort. Ca coïncidait aussi avec l’apogée du mouvement du tatouage et du piercing. Les deux populations, activistes du sida et adeptes des modifications corporelles se sont mixées. Certains ont écrit que ce corps en état de siège a rendu l’expression par le corps plus puissante. Dans la culture queer, c’était politique de radicaliser l’apparence du corps, reflet d’une certaine audace de cette époque.

    Débute alors une intense période de création que vous intitulez martyrologie post sida. Dans quelles conditions avez-vous créé votre Torture Trilogy?
    Je l’ai conçu sous forme de saynètes jouées dans des boites de nuit. C’est là que je créais à l’époque, dans les clubs fétichistes, on me donnait mille dollars pour un show, j’ai adapté mon travail au public des clubs, il fallait capter l’attention rapidement. Bob Flanagan, Dennis Cooper, et Lydia Lunch m’ont encouragé à faire des représentations plus théatrâles dans un espace artistique, c’est dans ce contexte que j’ai créé Martyrs et Saints avec la figure de Saint Sébastien. J’ai utilisé les aiguilles de piercing que je me suis planté sur le front pour faire une couronne d’épingles, sorte de stigmates chirurgicales. Un bourreau m’enfonçait des flèches dans le corps. Four scenes and a harsh life, le second volet est la pièce qui a le plus tourné. C’est la scène "Human Printing Press" qui a fait scandale aux Etats-Unis. Elle consistait à trancher la peau d’un acteur noir volumineux et à faire une impression de la plaie sur des feuilles et à la faire parvenir au public. Aux Etats-Unis, c’était purement de la phobie du sida, et en Grande bretagne, je n’ai pu jouer la pièce, ils m’auraient poursuivi pour blessures volontaires.

    Répandre le sang sur scène, était-ce une manière de jouer avec cette peur de la contamination?
    Je ne l’aurais pas fait avec mon propre sang, cette personne n’était pas infectée, c’était plutôt l’idée de la scarification comme une imprimerie, si on absorbe le sang sur du papier, ça ne coagule pas, la plaie continue de saigner, je peux faire jusqu’à 200 impressions. Ceci dit, on ne peut ignorer l’actualité du jour, les unes des journaux c’était le sida, l’infection au VIH, « sang » égale « VIH » en 1994. Le simple fait d’utiliser du sang et tout le monde voulait savoir si vous étiez séropositif, maintenant le sida ne fait plus tellement les titres des journaux, on peut à nouveau travailler avec le sang d’une manière différente.

    Outre les blessures que vous infligez au corps, vous recourez également à l’hypnose?
    En effet, dans Deliverance, ma première pièce commissionnée par l’ICA (Institut d’art contemporain) à Londres, j’ai voulu faire une vraie pièce et pas un enfilage de saynètes formatées pour l’énergie du night club. J’ai essayé de nouvelles techniques, j’ai eu recours à un hypnotiseur qui hypnotisait mes performeurs durant la répétition.Je voulais une cohérence, que tout le monde soit dans un état de transe, ça a bien marché. Beaucoup de gens ne sont pas des performeurs professionnels et sont souvent très nerveux, alors que sous hypnose ils s’exécutent tout simplement sans s’inquiéter de faire des choses de travers. Ils sont capables de marcher à équidistance, au même rythme, sans même se regarder, juste en faisant confiance à leur sens. Parfois, on utilise aussi l’hypnose pour passer rapidement d’une scène à l’autre, d’une suspension douloureuse à une scène shakespearienne en costume, il suffit d’un claquement de doigt pour devenir une autre personne et être délivré de la douleur.

     

    Dans vos performances, vous utilisez les techniques de piercing, de scarification. Quel est votre rapport à la scène des modifications corporelles?
    Je faisais partie du mouvement "modern primitives", j’ai changé mon corps, mon identité. Recouvrir entièrement ses bras de tatouages en 1982, c’était pionnier. J’ai rejoins cette scène du tatouage tribal et du piercing après ma période punk et j’ai adopté certaines techniques dans mon travail artistique. J’ai commencé le tatouage très tôt en me tatouant les mains, puis je me suis fait tatouer une araignée sur la tête dans les années 80. Je suis ensuite passé au tatouage tribal, plus graphique, il ne consistait pas à reproduire des images sur la peau. Aujourd’hui, il y a des gens qui ont des looks tellement extrêmes que moi à côté, j’ai l’air de quelqu’un de doux. Mais à l’époque seuls les gangsters se faisaient tatouer, ce n’était pas à la mode, c’était difficile de passer les douanes (rires)!
    J’ai également utilisé le tatouage dans l’une de mes performances Solar Anus, un soleil noir que j’ai fait fait tatouer autour de mon anus en hommage à Bataille. Mon premier tatouage intello (rires)! Les actions de la performance sont elles inspirées par le peintre photographe surréaliste et fétichiste Pierre Molinier, qui a été une grande source d’inspiration pour la scène du body art. C’était une sorte de poème visuel, où j’ai la figure liftée par des crochets et où j’extrais de longs colliers de perles de mon anus..

    Vos spectacles récents sont davantage des opéras multimédia?
    Joyce était une manière abstraite de reparler de ces femmes folles qui m’ont élevé. Le dispositif consistait en trois écrans vidéo et la scène était placée au-dessus des vidéos, les comédiens étaient enfermés dans des chambres. Chaque vidéo correpondait à l’un des personnages, l’une parlait de l’inceste, l’autre d’automutilation, d’hallucinations religieuses...

    Avec Incorruptible flesh, perpetual wound, vous retournez à cette question du corps infecté...
    Incorruptible flesh, la chair inaltérable, est l’état du corps d’un saint qui ne pourrit pas, c’est un retour au corps contaminé par le sida qui refuse de se décomposer, c’est une manière de montrer mon corps comme un cadavre vivant. Le projet se décline en plusieurs formes. L’une d’elle est une performance de six heures, durant laquelle les gens pouvaient oindre mon corps, ma figure était étirée par des crochets et que j’avais une balle de base-ball dans le cul. J’ai fait également une représentation avec Dominic Johnson, qui était une référence au mythe de Philoctète, autour de l’idée de la plaie qui ne guérit pas. Ce qui répond en partie à la question pourquoi je continue à faire ce travail: parce que la blessure ne guérit pas… Visuellement j’essaye d’exprimer ce malaise du survivant, je suis toujours là, je ne vais pas bien, je ne suis pas malade, je ne suis pas mort, je ne suis pas vivant (rires)...

     

    Dominic Johnson balance un lourd rideau de perles métalliques accroché à son front, puis retire les crochets un à un laissant les rigoles de sang strier son visage et couler sur son torse nu. Ron Athey à quatre pattes sur une table retire les aiguilles qui maintiennent son extravagante perruque blonde et le sang s’épanche sur son visage tatoué qu’il frotte contre des plaques de verre, plaques ensanglantées qu’il fera glisser fébrilement tel un rituel étrange sur son corps tremblant et majestueux recouvert de tatouages graphiques. Plastiquement saisissant et chargé d’émotion, ce double solo, Self Obliteration (auto-destruction), est un court extrait d’une pièce intitulée Incorruptible flesh, perpetual wound. «La chair inaltérable, c’est l’état du corps d’un Saint qui ne pourrit pas, pour moi c’est une manière de reparler du corps contaminé par le sida qui refuse de se décomposer, c’est une manière de montrer mon corps comme un cadavre vivant», explique avec douceur Ron Athey. Le performeur californien, né en 1961, séropositif depuis 1986 a commencé à travailler sur la pièce avec Lawrence Steger, également contaminé et décédé depuis. «Visuellement j’essaye d’exprimer le malaise du survivant, je suis toujours là et je ne vais pas bien, je ne suis pas malade, je ne suis pas mort, je ne suis pas vivant, dit-il en riant. Et c’est parce que la blessure ne guérit pas, que je continue à performer.» Incorruptible Flesh se décline sous de multiples formes, l’une s’inspire du mythe de Philoctète, vieux soldat abandonné sur une île déserte avec une plaie fétide qui ne se referme pas. «Sur le même thème j’ai également fait une performance de six heures durant laquelles les gens pouvaient oindre mon corps, ma figure était étirée par des crochets et j’avais une balle de base ball dans le cul».

    Ron Athey est célèbre pour ses performances physiques extrêmes et sanglantes, où il livre son corps aux pires sévices, couronne d’aiguilles enfoncée sur le front, corps transpercé de flèches (lorsqu’il parodie le martyre de Saint Sébastien), piercing en live, plantage de seize aiguilles hypodermiques dans l’avant bras, lacération au rasoir, autoflagellation. Ex-punk, ex-héroïnomane, en sursis, Athey pratique ces rituels sadomasochistes comme une religion personnelle, les utilisant comme un moyen de se réapproprier son corps en état de siège et de le transcender. Père militaire et mère schizophrène internée, il a été élevé par une tante et une grand mère mystiques dans le fanatisme du pentecôtisme, destiné à devenir un grand prêcheur. Athey est, des quatre enfants, le plus disposé aux états d’extase, s’exprimant en glossolalies à l’âge de dix ans.

    Sa grande fresque Torture Trilogy, marqué par l’iconographie religieuse, parle de mort et de maladie. Dans le premier volet, Martyrs and Saints, trois infirmières aux lèvres sutturés violentent des corps momifiés à coups de lavement, de spéculum et de piercing génétiques. Mais c’est le volet suivant qui a particulièrement fait scandale, où il tranche le dos d’un acteur noir (séronégatif), absorbe le sang de la plaie sur des feuilles et les fait circuler dans le public. « En 1994, les gens étaient obnubilés par le sida et la peur de la contamination. Maintenant le sida ne fait plus tellement les unes, on peut à nouveau travailler avec le sang d’une manière différente. »

     

    Chacun peut penser ce qu'il veut de cet art mais n'est-ce pas là... le reflet de notre société.... Body art....

     

    Chacun a sa place sur notre mère la terre....

     


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  • La demeure du Chaos

    S'étendant sur 12 000 m², la Demeure du Chaos a l'apparence d'un vaste décor post-apocalyptique, sorte de no man's land militaire, où se côtoient de nombreuses installations artistiques : vestige de météorite, hélicoptère écrasé au sol, squelettes calcinés de voitures, inscriptions géantes peintes sur les murs, les sols et les toits, sculptures menaçantes de ferrailles rouillées, vestiges d'incendies, poutrelles et structures de béton de blockhaus...

    Cette création collective figure notamment les scènes médiatisées de catastrophe, et des événements d'actualité comme les attentats du 11 septembre 2001 et les émeutes dans les banlieues françaises.

    Cette Demeure du Chaos, initiée dès 1999 par Thierry Ehrmann (la trace des premiers tags de salamandre remonte quant à eux à l'été 2003), [1] rassemble et intègre 3 123 œuvres d'art, réalisées par plus de 70 artistes[réf. nécessaire] [2], dans un concept de perpétuelle création comparé à celui de la Factory [3].

    La Factory : c’était un atelier d'artiste célèbre situé à New York, ouvert par Andy Warhol le 28 janvier 1964[1]. Le groupe The Velvet Underground s'y produisit souvent. Le lieu servait à la production des œuvres pop art de Warhol.

    Le fondateur de "La Demeure du Chaos" : Thierry Ehrmann

    Thierry Ehrmann est né le 13 mars 1962 en Avignon (Vaucluse) et est le fondateur et Président du Groupe Serveur depuis 1987, créateur du Serveur Judiciaire en 1995, Président fondateur de Artprice.com en 1987. Il est aussi artiste plasticien et l'auteur de la demeure du chaos à Saint-Romain-au-Mont-d'Or dans le Rhône, un domaine bourgeois du XVIIème siècle qui a été transformé par ses soins en une œuvre d'art controversée : la Demeure du Chaos. [1].

     

    Saint-Romain-au-Mont-d'Or

     

    Bien avant les Romains, nos ancêtres de la Préhistoire n'ont pu ignorer les atouts évidents du lieu... N'existe-t-il pas meilleur abri et sentinelle que la profonde grotte de la Luée, cachée dans les replis de la falaise, au-dessus d'une source ?

     

    A.Falsan nous rapporte la découverte de ce site en 1866, ainsi que des débris de silex et de foyers. Il mentionne aussi trois haches en jadeite et serpentine (trouvées à Tupoly et Chanelette), outils de pionniers du Néolithique, partis à la conquête de terres nouvelles. Ces derniers pratiquaient des activités agro-pastorales, de chasse et de pêche, d'ailleurs conservées par les populations de la fin de l'âge du Bronze dont on a exhumé des traces en fondant l'extension du bourg...

     

    Jusqu'au XVIIème siècle, on parle de «Saint-Romain de Couzon» car le village, tout en étant possession des archevêques de Lyon, dépend du château de Couzon. Refusant de contribuer à l'entretien et à la garde de ce dernier, les habitants obtiennent le droit en 1403, de se réfugier au coeur du bourg, dans la tour des dîmes, dont la base est toujours debout. A cette époque, les chanoines de Saint-Paul (appartenant au chapitre de l'église Saint-Paul, l'une des plus anciennes de la ville) font déjà cultiver un fructueux vignoble dont le produit (soit 120 ânées, charges d'un âne correspondant chacune à 93 litres) est conduit sous forme de tonneaux au port de Saône. De là, le vin est embarqué sur les longues sapines jusqu'au port Saint-Paul à Lyon, jouxtant les caves de l'église...

     

    En 1584, l'archevêque Pierre d'Epinac, en échange d'un hôtel à Paris, cède sa seigneurie à la célèbre famille Croppet, originaire de Cologne, détenant le privilège de faire sonner la grosse cloche de la cathédrale Saint-Jean, à Lyon... C'est ainsi que le village, libéré de la tutelle de l'Eglise, sert de refuge en 1630 à un temple protestant transféré d'Oullins et maintenant détruit.

     

    Enfin, au terme d'un long procès entre le châtelain de Couzon et le seigneur de Saint-Romain, le Parlement de Paris établit en 1661 une séparation définitive des juridictions et des territoires. Cela nous vaut des plans et croquis fixant l'image d'une bourgade d'une soixantaine de constructions. Au milieu, serpente le ruisseau de l'Arche, actionnant trois moulins qui se font une âpre concurrence. Plus bas, au-dessus de la Saône, on note un four à chaux, proche d'une tuilerie, ouverte en 1649 et dont une rue a conservé le nom...

     

    Le long du grand chemin de Couzon à Lyon, actuellement chemin de l'Eperon, André Merlat obtient en 1651, le permis de clore son domaine de la Fréta. C'est la naissance d'un lieu où, un siècle plus tard le célèbre naturaliste Pierre Poivre, suite à son long périple jusqu'en Chine, vient finir ses jours. Il fait alors appel à l'architecte en vogue Germain Soufflot, pour dessiner un jardin extraordinaire. A cette même époque, au côté du premier moulin en amont s'élève un grand château occupé par la famille de Murard.  Au XIXème siècle, l'âge d'or des campagnes, les Saromagnots, au nombre de 268 en 1880, vivent toujours au rythme de leurs moulins, de l'exploitation de la pierre, de la production de fourrage, de céréales et de fromages de chèvre.Le vignoble, touché par le phylloxéra à la fin du siècle, cède place aux arbres fruitiers qui font du vallon un immense verger. On relève enfin l'exploitation éphémère d'une mine de fer au Chavant, dont le minerai était livré à Givors par la Saône, ainsi qu'une fabrique de cordes et une blanchisserie de lin (chanvre et lin étant autrefois cultivés en alternance). L'abondance des lavoirs (4 dans le centre) maintient les blanchisseuses en activité jusqu'au XXème siècle...

     

    L'histoire de ce petit bourg, longtemps épargné par la marche du temps, immobilisé «tel un décor de pastorale» selon Josse, mais revendiquant son indépendance et son identité, se place sous le signe de la résistance. Aujourd'hui, Saint-Romain a enfin accepté de grandir... Une voie nouvelle détourne la circulation et dessert une salle polyvalente intégrée à un quartier d'habitation qui prolonge les cheminements du village. Depuis l'an 2000, la vigne disparue en 1988 regagne les anciennes friches....

     

    Il est important de souligner....

    La Demeure du Chaos appelée aussi "Abode of Chaos" dixit le New York Times est devenue aujourd'hui, avec plus de 1 080 reportages de presse écrite et audiovisuelle de 72 pays, en 9 ans, une "Factory" incontournable et unique dans le monde, selon la presse artistique internationale. C'est un musée à ciel ouvert et gratuit, présentant plus de 3 123 oeuvres, où convergent chaque année désormais 120 000 visiteurs. La Demeure du Chaos dénombre, dans le cadre de son statut d'E.R.P. (Etablissement Recevant du Public) muséal, depuis son ouverture au public, 312 012 visiteurs du 18/02/06 au 31/10/08, avec 23,4 % de visiteurs hors-France. Elle est aussi une résidence d'artistes

    Site officiel de "La Demeure du Chaos" : http://www.demeureduchaos.org/

    La suite à ce préambule demain....

    Un clip pour finir en beauté cette journée.....


    1 commentaire
  • Je suis un peu malade ce soir et donc, je sais pas si je touverai la force d'écrire beaucoup....

    Je voulais tout d'abord partager avec vous une vidéo sur le dernier sujet "Gunkanjima".... Cela me touche beaucoup de voirles gens parler de leur passé....

    Il est bien connu que l'homme construit pour mieux détruire... Est-ce que cela changera une fois ? J'ai toujours admirer le travail du photographe brésilien Sebastiao Salgado sur les paysans sans terre.

    Histoire d'une lutte

     On doit se battre pour une planète plus propre et lutter pour l'égalité....

     

     


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